Donner une seconde vie aux cartons avec l’association Carton Plein !

Proposer un travail dans le réemploi de cartons de déménagement à des personnes très éloignées de l’emploi est le combat que c’est lancé l’association Carton Plein !

C’est en 2012, que l’association Carton Plein voit le jour, traduisant la rencontre entre deux personnes de milieux différents que tout oppose, mais en qui ils ont trouvé une force mélangeant le monde du travail et le monde de la vie associative.

Nous avons alors eu la chance de partir à la rencontre de Johanna Sanson ainsi que de Simon Filippini, qui nous ont ouvert la porte de l’association. Nous avons pu en découvrir plus sur celle-ci, donnant une vision nouvelle de ce domaine, agrémenté d’un soupçon de solidarité !

 

Pouvez-vous nous parler de votre association Carton Plein ? Des différents secteurs qui composent l’association

 

Carton Plein, c’est une association d’insertion socio-professionnelle créée en 2012 et dont l’objectif est d’accompagner des personnes en situation de grande exclusion, que ce soient des personnes sans revenu, sans emploi ou sans domicile vers l’emploi en les formant à des activités écologiques et innovantes.

Nous avons deux secteurs d’activité : la collecte et le réemploi de cartons de déménagement ainsi que les livraisons et les déménagements à vélo dans Paris.

réemploi carton

Comment est né le concept de Carton Plein ?

 

Le concept de Carton Plein est né d’une amitié entre deux personnes du 18ème arrondissement dont une qui était à la rue et l’autre salariée d’une grande entreprise à la Défense.

Elles se sont rencontrées lors d’un café associatif organisé par une paroisse et en échangeant ils se sont dit qu’il y avait quelque chose à faire autour de la collecte de cartons étant donné que c’est un matériau très présent à Paris et dont on ne sait plus vraiment quoi faire.

Ils ont alors créé le concept de Carton Plein. L’idée était de recycler du carton et de le vendre au poids mais cela ne fonctionnait pas ils ont donc décidé de le réemployer.

Ce qui est encore plus écologique étant donné que nous avons juste à récupérer le carton qui est généralement en très bon état, le déscotcher, le mettre à plat et ensuite le revendre.

Pour finir, l’objectif principal lorsque ces deux personnes ont lancé le projet, était vraiment de créer de l’activité professionnelle pour des personnes en situation de rue et donc autour du matériau qu’est le carton car c’est un support d’activité qui est accessible sans prérequis.

L’idée est de pouvoir toucher des personnes en situation de rue qui n’ont pas forcément la capacité psychique ou physique de faire un 35h sur des missions très complexes et de ne les faire travailler que quelques heures par semaine. On propose des contrats de 6,9 et 12 heures et qui vont jusqu’à quasiment 35h que l’on adapte en fonction du parcours et de l’état de la personne.

Nous voulons remobiliser ces personnes par le travail, en les insérant progressivement à la société en les faisant venir dans nos ateliers, en les faisant travailler, en recréant un lien social avec d’autres personnes et en faisant en sorte qu’elles puissent se réorienter vers un emploi ou un autre dispositif d’insertion.

réemploi carton

 

Avez-vous les résultats que vous espériez au commencement de l’aventure Carton Plein ?

 

Au niveau des résultats, nous sommes très contents car nous avons fêté nos 10 ans l’année dernière et en 10 ans la structure a énormément évolué : on est passé d’un dispositif d’accompagnement socio-professionnel à trois dispositifs complémentaires qui nous permettent d’accompagner différents types de personnes.

Nous avons un premier dispositif dit de premières heures pour les personnes en situation de très grande précarité, vivant dans la rue. Nous avons un le chantier d’insertion re-mobilisant, qui est un dispositif un peu intermédiaire avec plus d’heures de travail sur les activités à la fois de réemploi de cartons et de cyclo-logistique et enfin une entreprise d’insertion qui est entièrement dédiée à la cyclo-logistique et qui propose des contrats un peu plus solides en termes de volume horaire (de 28 à 35h).

Nous accompagnons aujourd’hui plus d’une centaine de personnes par an ce qui est conséquent. De plus au niveau de l’équipe permanente ça s’est plutôt bien consolidé car nous sommes actuellement 25 permanents.

déménagements à vélo

 

Comment voyez-vous le futur de Carton Plein ? Quels sont vos projets futurs pour Carton Plein ?

 

Concernant les projets futurs, nous souhaitons devenir un acteur incontournable de la logistique dite du « dernier kilomètre ». L’objectif est de développer nos activités de cyclo-logistique car c’est un domaine en plein essor, il y a de plus en plus de demande au niveau des services de livraison bas carbone et écologique.

Nous avons également pas mal de projets annexes. Nous essayons de mieux former nos équipes aux problématiques de l’addiction et de la santé mentale qui sont des problématiques importantes que l’on retrouve souvent chez les personnes en situation de très grande précarité pour ainsi les accompagner au mieux.

Nous avons également lancé fin 2021, un projet de remobilisation et d’émancipation par le sport après un parcours de rue souvent très destructeur qui arrive dans le cadre des JO 2024. Nous proposons des cours d’initiation de vélo pour les personnes qui ne savent pas en faire, la pratique de sports collectifs, mais aussi des sports très doux comme le yoga.

 

 

Pouvez-vous nous parler de ce que vous avez pu réaliser ces derniers temps (des événements Carton Plein, un objectif que vous avez atteint et qui vous rend fier…)

 

Nous avons organisé des événements internes et externes tels que des portes ouvertes dans nos deux ateliers parisiens du 18ème et du 11ème arrondissement qui nous ont permis d’aller à la rencontre des habitants du quartier.

Nous avons également organisé une grande soirée dans notre atelier de Nanterre avec tous nos partenaires publics et privé pour fêter les 10 ans de Carton Plein. C’était un événement très important, très fédérateur avec les personnes qui participent à l’aventure Carton Plein.

C’était un très beau moment de convivialité qui témoigne de l’évolution de l’association !

 

 

Comment accompagnez-vous les personnes éloignées de l’emploi ?

 

Notre poste d’accompagnateur socio-professionnel mélange un peu deux postes : à la fois encadreur technique. Avec mes collègues Tristan et Samia, on se partage les journées où on gère les commandes qui arrivent, les équipes des personnes en insertion, la répartition des tâches dans l’atelier, le contact client…

L’autre volet est celui de CIP avec la partie accompagnement des salariés en insertion, qu’on appelle les agents valoristes et qui est un terme reconnu par Pôle Emploi.

Nous apprécions particulièrement ce terme car d’un côté on valorise les cartons et on apprend à se valoriser soi-même. On est alors plus sur ce volet d’accompagnement socio-professionnel du fait de la précarité et de l’éloignement de l’emploi des personnes que l’on accompagne ici.

Mais pour reprendre depuis le début, les personnes qui arrivent là dans le 18ème avec le dispositif des premières heures et le chantier d’insertion sont des personnes qui sont ou ont été dans la rue et qu’on accueille ici afin de les accompagner, de les accueillir et de les former.

Au fur et à mesure de l’accompagnement dans leur parcours qui dure 1 an, nous créons une relation de confiance en ayant des échanges assez réguliers pour connaître leurs envies par rapport à Carton Plein, savoir comment ça se passe… Ce temps à Carton Plein, c’est vraiment une sorte de tremplin pour ensuite repartir sur autre chose de plus personnel et qui leur tient à cœur (projet pro…).

Nous avons également une partie des personnes qui ont des problématiques de santé et ça peut être aussi une orientation vers du soin, mais ça peut être aussi une orientation en retraite.

 

 

Donc ils restent 1 an chez vous ?

 

En effet, ils restent 1 an chez nous, mais les 3 premiers mois sont consacrés à l’adaptation.

Nous essayons alors d’apprendre à se connaître tout en apprenant sur l’activité de Carton Plein. Les autres mois, en fonction des besoins de la personne, nous travaillons sur un projet qui correspond à la personne.

 

 

Qu’est-ce qui vous aspire chaque jour dans votre métier ?

 

J’ai fait un stage chez Carton Plein avant de devenir accompagnant socio-professionnel et je suis revenu ensuite après mon Master 2.

Ce que j’aime beaucoup dans cette association, c’est son cadre bienveillant, on peut y créer des relations un peu plus fortes et qui permettent aux gens de se rendre compte que malgré leurs parcours de vie ou les difficultés rencontrées, elles peuvent avoir leur place dans cette micro-société qu’est Carton Plein, mais aussi de manière générale dans la société.

C’est ça qui me pousse à travailler

 

 

Est-ce que ce n’est pas trop compliqué de faire la balance entre la vie perso et la vie pro ?

 

C’est un peu la limite entre rester professionnel et créer un lien quand même plus fort. Cela étant, je suis là depuis seulement 1, on apprend au fur et à mesure et c’est parfois difficile. Il est important de se dire que j’ai aussi mes limites dans le cadre de mon post, car il faut parfois savoir se préserver. Il y a des moments où l’on ne peut pas tout faire et où on ne peut pas sauver tout le monde.

Il y a aussi des situations parfois frustrantes où l’on a envie d’aider des personnes, mais elles n’ont pas envie de notre aide à ce moment-là. Il est donc important d’être conscient de ses limites.

 

 

Que recommanderiez-vous à une personne qui veut se lancer dans ce métier de CIP ?

 

J’ai appris qu’il fallait quand même pas mal de méthode et je me forme tous les jours pour être un peu plus méthodique. Il faut aussi avoir beaucoup de patience et de la bienveillance.

 

 

Carton Plein en chiffres, ça donne quoi ?

 

Alors Carton plein en chiffres, ce sont 647 personnes accompagnées, 174 535 kilomètres à vélo parcourus (+4 fois le tour de la Terre) et 109 189 heures travaillées et près de 30 tonnes de cartons revalorisées en atelier !

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